Le 20 novembre 2017, la triste nouvelle du décès de Kotto Bass est tombée comme un couperet. Le décès de cette valeur montante de la musique camerounaise a suscité émoi et tristesse auprès des mélomanes. Fauché, comme un oiseau en plein vol, Kotto Bass avait à peine 33 ans.
Kotto Bass de son vrai nom Nyamsi Theodore Augé était l’un des artistes les plus brillants et adulés de sa génération. Deux décennies après sa mort, son étoile continue encore de briller dans le firmament de la musique camerounaise. Comment oublier des tubes comme : Edith ndola’a ngo, Bamenda, Concours de patience, Nouvelle génération etc … ?
Artiste musicien accompli, même son handicap n’a pas eu raison sur sa passion. En effet, Kotto Bass était handicapé moteur et se déplaçait en s’appuyant sur une canne. Le petit Nyamsi Théodore avait à peine deux ans lorsqu’il est diagnostiqué atteint de la poliomyélite. C’est cette maladie qui va le paralyser la jambe mais ne réussira pas à contenir l’enthousiasme et l’entrain de ce jeune garçon très tôt passionné par la musique.
Rien à priori ne le prédestinait à embrasser une brillante carrière musicale; à force de travail et de persévérance, il commence à la fin des années 80 travailler au Makassi Studio de Sam Fan Thomas et peu de temps après, il devient le chef d’orchestre de la MBC (la Makassi Band Corporation). Son instrument fétiche est la guitare Basse d’où son nom d’artiste « Kotto Bass ». En plus d’être un musicien de talent, il était doté d’une voix angélique et fait particulier, il chantait en lingala avec une aisance déconcertante. C’est la brillante reprise de Ponce Pilate du congolais Tabu Ley Rochereau qui le rend célèbre et le révèle au grand public. En 1996, il sort Edith ndol’a ngo. Cette album est un concentré de Makossa et la musique congolaise. Enjolivé par sa sublime voix, l’album devient un énorme succès au Cameroun et dans les pays voisins. Son second album avec des titres phares comme Yes Bamenda, Concours de patience etc. vient confirmer le talent du génie.
Kotto Bass est arraché subitement à la vie le 20 novembre 1996. Il quitte le monde des vivants alors qu’il était au sommet de son art. Sa mort soudaine provoque un véritable choc au Cameroun . En effet, les circonstances de sa mort restent non clarifiées. Les rumeurs les plus folles sont avancées. On parle notamment d’empoisonnement .
Bien que mort, Kotto Bass revit à travers la littérature. Sa nièce Danièle Eyango lui a consacré un livre intitulé » Comme un oiseau en plein vol ».
L’ancien reporter Ekum’a Mbella Bwelle est revenu sur la vie de Kotto Bass à travers un roman livrant des témoignages quant aux circonstances de la mort de l’illustre artiste.