Les Têtes Brulées est un groupe camerounais qui a contribué à populariser le bikutsi au milieu des années 80. Après leur premier passage dans la célèbre émission Télépodium animée par Elvis Kemayo sur la jeune télévision camerounaise (CTV) en 1987, les Têtes Brulées entrent dans la légende. Ils se font remarquer par leur look particulier : accoutrements excentriques, corps peinturlurés de zébrures bigarrées et crânes à moitié rasés.
Le groupe a été constitué par le journaliste Jean-Marie Ahanda. En effet, profitant d’un voyage à Paris de d’Ange Ebogo Emérent (fondateur du groupe Ozima Succès), Jean Marie Ahanda présente son projet des Têtes brûlées à Zanzibar et aux autres membres du groupe Ozima Succès. Séduits par le projet, ils désertent Ozima Succès pour aller fonder les Têtes Brûlées. S’il y a eu Zanzibar et les têtes brûlées, c’est en grande partie à Jean-Marie Ahanda. Il est celui qui a préfacé mon livre « Les Icônes de la Musique Camerounaise ».
Les Têtes brûlées ont révolutionné le bikutsi en y introduisant un style beaucoup plus électrique. Ils ont créé quelque chose de nouveau en introduisant dans le bikutsi des éléments du punk, du rock et surtout l’utilisation particulière de la guitare électrique. Le guitariste Zanzibar a largement contribué au succès du groupe. Génie de la guitare, Zanzibar est connu pour sa manière de faire sonner sa guitare comme un balafon grâce à la fixation d’une mousse en caoutchouc sur le chevalet de sa guitare. Cette technique de jeu, il la doit à l’un de ses maîtres : Messi Martin ; considéré comme le père du Bikutsi.
La réalisatrice française Claire Denis a suivi le groupe lors de leur tournée française en 1988. Elle en a tiré un film : Man No Run. La tournée les a amenés jusqu’au Japon et aux États-Unis. Fin 1988, le Cameroun accueille avec émoi et tristesse la nouvelle annonçant la mort soudaine de Zanzibar. Les conditions exactes de son décès n’ont jamais été élucidées. La thèse du suicide et celle de l’empoisonnement sont souvent évoquées. La mort de Zanzibar en 1988 menace de mettre fin au groupe. Mais finalement, le groupe s’est reformé et a continué à jouer et enregistrer. Les Têtes Brulées ont accompagné l’équipe nationale de football du Cameroun à la coupe du monde de football de 1990 en Italie ; ce qui a contribué à améliorer leur visibilité.
Les Têtes Brulées ont enregistré quelques albums jusqu’au milieu des années 1990, mais le succès et la reconnaissance n’étaient pas aussi impressionnants que prévu et espérés.
Un livre bien fouillé paru en 2013 raconte l’épopée de Zanzibar et les Têtes Brulées : Zanzibar et les Têtes Brûlées du Cameroun : La Passion Bikutsi, de Joseph Fumtim et Anne Cillon Perri.
Je reviens sur la vie de Zanzibar dans mon livre « Les Icônes de la musique Camerounais ».
Contacts pour l’avoir depuis le Cameroun
Dr Arol KETCH – 13/02/2020
Rat des archives
Opep de l’Histoire
Fourmi Magnan égarée