Comment j’ai rencontré l’amour grâce à PASTEUR LAPPE
Grâce à lui , j’ai vécu une belle histoire d’amour.
C’était avant de rencontrer Vanessa , j’avais encore le cœur pour aimer
C’était à l’époque de ma fringante jeunesse, je m’initiais tant bien que mal à la guitare basse ; j’étais obsédé par deux rythmes : le funk et le reggae.
Dans un bar dancing funky d’une ville européenne, je me faisais l’ambassadeur du funk africain en ramenant des chansons funky au DJ pour faire découvrir au public occidental les pépites de chez nous.
Ce jour-là, je voulais absolument faire découvrir Pasteur Lappé. Son « Sekele movement » m’avait particulièrement seduit et le titre « As Far I Can Remember » avait longtemps agrémenté mes nuits torides dans ma chambre d’étudiant. Lorsque je mettais ce son, mon voisin de la chambre d’à côté, Constantin, un rasta cool, m’envoyait toujours le même SMS : » C’est l’heure du crime ».
Je ne sais toujours pas de quel crime il parlait.
Je disais que ce soir-là, il me fallait absolument faire découvrir Pasteur Lappé , un génie de la musique Camerounaise qui en juste 3 années de carrière a réalisé des merveilles. C’était la soirée Funk de l’année et tous les puristes du genre étaient présents, c’était le moment rêvé pour faire découvrir ce génie. Alors, pour toucher l’assistance, étant donné j’avais beaucoup de cheveux à l’époque, j’adoptai ce soir le look Afro, j’adoptai le même style vestimentaire que Pasteur Lappé sur cette pochette.
Je poussai le vice en coinçant une cigarette à l’autre bout de mes lèvres alors que je ne fumais pas. Lorsque je suis arrivé, j’ai pris la parole devant toute l’assistance avec le micro de mon ami le DJ pour leur dire que je souhaitais leur faire écouter un disque de mon père que je n’ai pas vu depuis 10 ans. Émue aux larmes, l’assistance m’a presque supplié de le faire. Oui, vous avez bien lu, je me suis fait passer pour le fils de pasteur Lappé.
Dès la première écoute, le public fut conquis et demandait du Pasteur Lappé encore et encore. Ils n’arrivaient pas à croire que ces pépites soient l’œuvre d’un africain.
Ce soir-là, une jeune irlandaise blonde n’arrêtai pas de me fixer du regard comme médusée, mieux envoûtée. Elle fut tellement conquise par les chansons de Lappé qu’elle finit par faire une fixation sur le fils, pour elle c’était moi pasteur Lappé. Alors qu’elle me fixait du regard mon pote le DJ avec qui je fis les 400 coups eu l’idée majestueuse de balancer mes deux chansons du crime de l’époque « As Far I Can Remember » de pasteur Lappé et « Like a sunshine de Tim and Foty » .
J’étais plutôt timide à l’époque. Lorsqu’il a lancé » Sunshine », les couples se sont formés et se sont mis à tournoyer sur la piste de danse. La jolie blonde me devorait toujours du regard mais je n’avais pas le courage d’aller l’inviter à danser. Nous nous sommes épiés à distance jusqu’à la fin de » Sunshine ».
Immédiatement après le titre » Sunshine », le DJ lança » As Far I Can Remember » de Lappé. Ayant flairé le coup mon pote Constantin Lisa qui connaissait ma chanson du crime, sorti dans mon dos et me propulsa rapidement à hauteur de la jolie blonde. J’étais coincé ; impossible de me défiler en public, j’étais quand même le fils de Lappé, j’avais une réputation paternelle à défendre.
Comme » Jamais Kolonga » sur un titre du grand kallé, je saisis le bras de la jolie blonde ; elle frissonnait, je la tins par la taille, je fixai ses yeux bleus et nous tournoyâmes, entrelacés sur la piste. Subitement, je vis ses lèvres se rapprocher des miennes comme par magie et …..la suite…..
Voilà comment j’introduisais le funk africain dans cette ville estudiantine.
Pasteur Lappé est décédé ce 1er janvier 2021
Arol Ketch, DUBLIN le 07/01/2021