Dans la série des hommes de l’ombre oublié dans la musique Camerounaise, voici le must.
Vous allez m’excuser d’être excessif, mais cet homme pour moi est le plus grand virtuose de l’histoire de la musique camerounaise. Il jouait de tous les instruments. Il a posé son doigté magique que tous les rythmes camerounais. Un véritable magicien.
Le fait qu’il ne soit pas reconnu à sa juste valeur peut me rendre malade c’est pour cela que je parle de lui tout le temps afin qu’on ne l’oublie pas.
Son nom est connu mais ils sont rares ceux qui connaissent son visage.
En effet, cet homme a subi l’une des plus grandes ingratitudes de l’histoire de la musique Camerounaise. Très peu de personnes connaissent son véritable nom, ils sont même rares ceux-là qui pourront mettre une image sur son nom.
Et pourtant, cet homme a apporté une révolution majeure dans la musique camerounaise tous rythmes confondus. C’était un homme à plusieurs casquettes : Auteur, compositeur, producteur, arrangeur, preneur de son, organiste musicien.
Tous les arts ont produit des génies oubliés ; l’art musical a produit au Cameroun plusieurs génies oubliés et parmi ceux-ci, Albert Broeuk’s.
Il était le fils de Joseph Charles Doumba. Alors qu’on lui prédestinait une grande carrière en politique, il a décidé contre l’avis de sa famille de faire de la musique.
Il a été un pionnier et un acteur clé de la production musicale locale au Cameroun à l’instar de Mystic Djim’s. Plus besoin d’aller enregistrer à Paris. Son fameux studio Dobell a réussi l’exploit de délocaliser la production musicale camerounaise de Paris à Douala. Adieu le studio Johannas de Paris et bonjour le studio Dobell. Albert Broeuk’s a arrangé des rythmes divers. Il a posé son doigté magique sur les chansons de son complice et ami Tom Yom’s, Lapiro de Mbanga a bénéficié de son expertise. C’est lui qui réalise le tout premier album de Nar6 Pryze ( Narcisse prizo)
Son fait d’arme majeur restera certainement le travail fait aux côtés de Nkodo Sitony. Pour être honnête, il n y ‘aurait pas eu de Nkodo Sitony sans Albert Broeuk’s c’est lui donne de la substance et de l’identité à la musique de Nkodo Sitony. Albert Broeuk’s est le pionnier de la « Techno-Bikutsi », un Bikusti « informatisé » ; une véritable révolution.
C’est aussi lui qui a parfaitement réussi à illustrer parfaitement comme l’avait pensé Messi Martin que les claviers balafon pouvaient être remplacé par la guitare solo. Arrangeur émérite devant l’Eternel, Albert Broeuk’s a favorisé l’essor d’une musique très proche rythmiquement du chant traditionnel de l’aire fang -beti où littéralement, on danse non pas seulement avec le corps mais avec la nature. Ici même la terre est invoquée pour donner une certaine harmonie de la gestuelle du corps. N’oublions pas que le mot Bikusti signifie littéralement « Frapper la terre » ; danser en trépignant.
Il a aussi beaucoup œuvré dans les chansons religieuses auprès de nombreuses chorales au Cameroun.
Albert Broeuk’s quitte le monde des vivants précocement en cette veille d’entrée dans le deuxième millénaire. Ce pionnier et magicien est inhumé le 22 août 1999 au quartier Mokolo II à Bertoua devant une foule d’artistes meurtris. Comme pour plusieurs autres génies avant lui, la musique Camerounaise ne se remettra jamais de cette perte. La preuve Nkodo sitony n’a plus jamais connu les cimes du succès.
Quels souvenirs et anecdotes gardez-vous de cet homme ?
Quel est votre chanson préférée sur laquelle il a travaillé ?
Publication déjà postée il y a quelques mois.
Mais ce génie doit être célébré chaque jour
Arol KETCH – 03.04.2021
Rat des archives