Véritable monument de la chanson camerounaise, Anne-Marie Nzié est la première artiste féminine camerounaise à jouer de la guitare sur scène.
De son vrai nom Anne-Marie Mvunga Nzié, elle est née en 1931
A peine âgée de huit ans, elle chante déjà dans la chorale du village. A l’âge de 10 ans, elle s’illustre en remportant un concours de chant.
A l’âge de 12 ans, alors qu’elle grimpe sur un manguier pour tenter de cueillir des mangues, elle tombe de l’arbre et se brise la jambe gauche.
Ce qui la contraint à passer une bonne partie de son adolescence (près de quinze ans selon la principale concernée et un peu moins (de 1943 à 1950) selon David Ndachi Tagne auteur de son unique biographie) clouée sur un lit d’hôpital. Du fait de cet accident, elle doit se résoudre à abandonner l’école.
Cette plaie qui résiste à tous les traitements y compris ceux des sorciers la contraint à de longs moments de solitude et de rejet.
Durant cette douloureuse épreuve, son frère Cromwell Nzié, guitariste reste à son chevet sur son lit de malade et l’initie à la guitare hawaienne. Dès lors, elle commence à composer ses premières chansons et fait le serment de chanter jusqu’à sa mort lorsqu’elle quittera son lit d’hôpital. En 1954, elle rejoint son frère comme choriste et l’accompagne au chant jusqu’à la brouille qui a conduit à leur séparation.
Elle enregistre chez Pathé-Marconi des succès tels que : « Mah Banze », « Nguiamba », « Ma Bélé Na Mur »
Surnommée la « maman du Bikutsi », Anne-Marie Nzié était à l’aise avec tous les registres musicaux. Avant d’explorer le Bikutsi, elle a chanté la rumba, le merengue, le blues, la biguine et même le jazz.
La carrière de la chanteuse Anne-Marie Nzié dure 55 ans ; ses chansons se font connaître aussi bien par les médias que par des animations dans des bars ou des discothèques. Elle devient rapidement « la diva » ou la « voix d’or » du Cameroun.
Elle décède le 24 mai 2016 à l’hôpital central de Yaoundé des suites de maladie.
Arol KETCH – 02.09.2021
Rat des archives