Après le succès du tube “Shabasiko”, Phillbill nous revient avec le titre “Bikossa”; une production originale qui mérite notre attention.
Diyani Bill Munyenge, de son vrai nom, Phillbill est un beatmaker, auteur-compositeur, chanteur, chorégraphe producteur camerounais. Un homme orchestre. Dans l’ombre il a contribué au succès de plusieurs hits et a travaillé avec plusieurs artistes de renoms. Son empreinte est visible sur des titres de Numerica, Ko -C (caleçon, la galère) X-Maleya (Doumba, mariage, dancia), Mink’s, Lady Ponce, Mimie, Coco Argentée ( je me sens), Daphné, Blanche Bailly, Locko (Era, mêmes mêmes choses), Rinyu et bien d’autres. Il est certainement l’un des meilleurs beatmaker de la scène musicale camerounaise.
Il est aussi le cofondateur du groupe Ridimz (en 2008) aux côtés de K-Master-K et Dr Nkeng Stephens. Groupe qui devient rapidement un duo avec le départ de Nkeng Stephens. C’est donc avec K-Master-K qu’il réalise le hit “shabasiko”. Pour réaliser ce titre, il s’est fortement inspiré de « Bolo Cellucam » paru en 1987 de Samson Chaud Gars.
Phillbill a le mérite de retourner aux sources afin de faire une musique de recherche. Ainsi donc, pendant plusieurs années il s’est abreuvé des classiques de la musique camerounaise tout rythme confondu et a finalement trouvé sa voie : “Bikossa”. Un savant mélange des rythmes camerounais avec des rythmes dit urbains.
Sa musique est un mixe de Makossa, Bikutsi, Assiko, Makonè etc. et de hip-hop, RnB, soul. Avec ce concept, il ambitionne de vendre la musique camerounaise à l’international comme à la belle époque où la musique camerounaise trônait littéralement sur le continent africain.
Phillbill a eu l’intelligence de théoriser clairement son concept “Bikossa” avec une chanson éponyme qui est parue depuis quelques temps. Dans cette expérience, il est accompagné de Ego & Prido et Styfler 90. Ce titre est la matérialisation parfaite de la musique de recherche. On y retrouve plusieurs références aux classiques de la musique camerounaise.
L’introduction est une référence à peine voilée au titre à succès “You must calculer ”du prince Ndedi Eyango. Le très régulier “Ayii Mulema” est un clin d’œil appuyé au titre à succès “associé” de Liza T. Cette chanson rend aussi hommage à Kotto Bass en mettant en exergue un passage du titre à succès “Edith ndol’a ngo”. Ce titre valorise aussi le style particulier de Lapiro de Mbanga. “Bikossa” s’attèle à respecter quelques chorégraphies de classiques de la musique camerounaise. On y reconnaît notamment des chorégraphies à succès de Sam Fan Thomas, le père du Makassi ( Mandela). Les tenues portées renvoient à la période de gloire de la musique camerounaise.
Tout ceci sous un fond d’un assiko cadencé et percutant. Ce titre s’ouvre aussi à l’ambiance Zaiko notamment un jeu de guitare trépignant à la Zitany Neil.
Pour terminer, relevons le secret ultime. Si “Shabasiko” était un sample de « Bolo Cellucam » de Samson Chaud Gars. “Bikossa” quant à lui s’est fortement inspiré du titre “Halom” de Emile Kangué.
Saluons au passage, l’intelligence de la promotion de ce titre. Une communication de proximité qui voit notamment la participation des influenceurs à travers des chorégraphies originales qui contribuent fortement à promouvoir le titre. On note une stratégie offensive dans l’occupation des réseaux sociaux; une véritable école de marketing.
Nous félicitons Phillbill et encourageons les artistes de la nouvelle génération à opérer un retour aux sources pour valoriser nos rythmes.
Le clip officiel de notre hit BIKOSSA est dehors.
Ci-dessous le lien pour savourer ce titre sans modération : https://youtu.be/1qJQfgs7u2o
Arol KETCH – 02.04.2024
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