A la mort de Kotto Bass, j’avais décidé de ne plus trop m’attacher à un artiste ; tellement cette mort m’avait fait mal. Puis, subitement est arrivé Eriko. Qu’est-ce que j’ai aimé la musique de ce garçon !
En 2008, un jeune artiste frappe très fort avec un bijou d’album, véritable nectar à consommer sans modération. Le titre « djombos » fait un tabac dans tous les bars, cabarets et boite de nuit. La mélodie est entrainante et les paroles sont profondes ; elles évoquent un sujet de société : « La vie au village est difficile Mami, je vais en ville pour chercher la vie … Je vais surfer sur le net et trouver mon homme Mami, même s’il a le serpent. Moi j’ai planté macabo, ça pas donné, j’ai même planté igname ça pas donné, moi j’ai planté tomate ça pas donné. Moi me planter comme poteau à Douala et sa donne ».
Le succès est tout de suite au rendez-vous. Eriko est la nouvelle vedette de la musique Camerounaise ; il est sollicité de partout.
Alors qu’il était au sommet de son art, Eric Josué Kouoh est victime d’un accident de la circulation le vendredi 1er août 2008 à l’entrée de la ville de Yaoundé, en venant de Douala, peu après 20h. Le manager de l’artiste, Benoît Esoh Sonne, a trouvé la mort sur place. Plusieurs personnes vont annoncer précipitamment sa mort mais Eriko est un véritable miraculé. Transporté dans une structure sanitaire qualifiée de la place, il va entrer dans un état comateux.
ERIKO sera évacué en Europe quelque temps après ; c’est là-bas qu’il va retrouver finalement la santé et va suivre une rééducation pendant plusieurs mois. On était alors convaincu qu’Eriko ne chantera plus jamais mais c’est mal connaître le destin.
Pour revenir sur l’album « Yondo » qui l’a révélé, c’est probablement l’un des meilleurs albums réalisés au Cameroun au cours de ces 30 dernières années avec des titres comme : Djombos, Yondo, Lily, Pourras-tu, A o, Aye Aye, Amour interdit, chercher c’est trouver, Baby, Jeux d’amour.
A peine sa carrière musicale avait pris de l’envol qu’Eriko a subi un accident de circulation qui a fauché le talent en plein vol. Eriko a survécu à l’accident mais a été diminué.
En 2011, c’est Toto Guillaume qui a réussi à faire chanter le jeune artiste Makossa Eriko qui avait fait 10 jours de coma au point de perdre l’usage de la parole. Tous ceux qui étaient au courant du projet qui ambitionnait de refaire chanter Eriko demandaient à Toguy comment il allait procéder pour le faire. Celui-ci leur répondit que « la vie m’a gratifié de capacités difficiles à comprendre pour le commun des mortels. J’ai la capacité de faire descendre une âme à travers cette corde musicale afin que l’âme puisse s’incarner. Car l’âme avait quitté le corps ».
Il a réussi à faire chanter Eriko et tout le monde a été surpris d’entendre Eriko chanter ; le résultat fut époustouflant et l’album connut du succès. Le maxi single « Aicha » comporte deux mélodies envoutantes : « Inondée d’amour » et « Aicha ». Après il y a eu l’album « Baby Palaba (je sors de loin) ».
On ne le dit pas assez mais en plus d’être un excellent chanteur, Eriko est un excellent musicien. Il joue de la guitare et du piano. En 2007, il a été le lauréat des Aladji Touré Master Class.
Dans l’histoire de la musique camerounaise, plusieurs génies prédestinés à un brillant avenir ont été fauché en plein vol. Selon moi et ça n’engage que moi, ERIKO est le meilleur chanteur de Makossa depuis l’âge d’or du Makossa : qualité de la voix, qualité des textes et de l’écriture, arrangement etc.
Quelle est votre chanson préférée d’ERIKO ?
Moi c’est le titre « A O », il dit notamment ceci : « Si je souffre aujourd’hui, c’est que je l’ai mérité. Le soleil a longtemps brillé à l’aurore de notre histoire, il se trouve à l’ouest aujourd’hui et puis toi et moi c’est le crépuscule ». Mention spéciale à Aladji Touré et Toto Guillaume ; tout ce qu’ils touchent se transforment en or.
source: Arol KETCH