La fièvre Rock N Roll qui a touché le Cameroun dans les années 80 a dans son passage révélé des génies. Parmi ceux-ci, Etub Anyang. Celui-ci s’est illustré à travers un titre qui fit fureur à cette époque. Les titres « Rock and roll lover » et « people let’s rock » d’Etub Anyang faisaient l’ouverture de tous les bals à cette époque. Dans un style aseptisé à la Chuck Berry, Etub Anyang a enflammé les dancefloors. En réalité même s’il s’est exercé au Rock n Roll avec succès, ce n’était pas sa spécialité. Il a surtout fait ce qu’on appelle la Country music. Etub Anyang est en réalité le produit de plusieurs influences musicales. Pendant ses années d’études en Grande Bretagne et plus tard au Canada, il se passionne pour les beatles, les rolling stones, Bob Dylan.
Etub Anyang est un artiste pluriel et éclectique, un génie comme on n’en trouve plus au Cameroun. Il est le frère de la journaliste Rose Epie ; c’est ensemble qu’ils se produisaient sur scène. Un duo remarquable et adorable. Complice à la fois dans la famille et sur scène.
A l’époque de la valorisation culturelle et de la création musicale au Cameroun, les plus chanceux et les plus anciens d’entre nous ont eu la chance de le voir en concert au Matéco à l’université de Ngoa Ekéllé sur scène avec sa sœur.
Il était le symbole même l’intégration nationale et du Cameroun uni. Pays qu’il aimait profondément. Il a composé le titre » This good old country » pour rendre hommage au Cameroun. Cette chanson est l’une des plus profondes jamais composée en hommage au Cameroun. Voici quelques paroles : « In a good country call Cameroon, people walk with smile on the face ; it is a loving country with a rolling mountain. Sun rise at 6 o’clock in the forming and set at 6 o’clock in the evening ». Un véritable hymne d’amour pour le Cameroun. Une chanson qui devrait tourner en boucle dans tous les aéroports du Cameroun pour souhaiter la bienvenue aux voyageurs, aux touristes, aux étrangers.
Etub Anyang, un génie, une pépite de la musique Camerounaise parti très tôt.
Il laisse à la postérité des titres comme : « People dance », « Yaoundé Morning », « Take a step », « Happy Birthday », « Sail on Sweet Child », « Time will pass you by » ( un titre à la sauce Makossa), « Lake Nyoss »
La crise dite « anglophone » à laquelle le Cameroun fait face depuis quelques années nous amène à prendre conscience que même au niveau musical, les populations des Régions Nord-Ouest et Sud-Ouest ont longtemps été marginalisées. Les rythmes musicaux de ces Régions n’ont pas été largement diffusés et on ne connait presque rien des parcours des artistes d’une certaine époque issus de ces Régions. Les camerounais d’un certain âge ont adoré les chansons de Etub’ Anyang, ont dansé sur les titres endiablés de Njume Loko, Sammy Mafany ou Francis Ndom mais très peu se sont intéressés au parcours et au devenir de ces derniers. Heureusement que la donne est en train d’être renversée actuellement avec les artistes de ces Régions qui constituent aujourd’hui le fleuron de la musique camerounaise.
Dr Arol KETCH – 03.12.2019
Fourmi magnan égarée