Hilaire Penda, l’incarnation de l’humilité, de la gentillesse, de la générosité et de l’amour des gens.
Un square de Montreuil prend le nom du grand bassiste Camerounais « Hilaire Hega Penda «
Pour rendre hommage à la figure montreuilloise musicale, Hilaire Penda, l’actuel square de l’Amitié, situé à l’angle des rues de Paris et de la Révolution à Montreuil a été renommé « Square Hilaire Hega Penda » ce samedi 14 Septembre.
Tandis qu’au Cameroun, il n’y a même pas des rues, des places, des squares qui portent les noms des icônes de la musique Camerounaise. Ceux-ci sont progressivement oubliés et rien n’est fait pour raviver leur mémoire.
L’oubli est la ruse du diable. Un peuple qui n’honore pas ses icônes est un peuple sans repères.
Hilaire Penda est adulé et reconnu ailleurs alors que dans son pays, sa mort est passée presque inaperçue ; aucun hommage officiel.
Hilaire Penda est un excellent bassiste qui fit ses débuts au début des années 80. Il a grandi dans la ville de Douala. Hilaire racontait avoir appris la basse en écoutant les chansons diffusées dans l’émission de radio La Discothèque de papa sur la crtv radio (poste national). Hilaire Penda était un fan absolu de Fela Anikulapo Kuti et de l’afrobeat.
En 1985, deux après son arrivée en France, il sort son premier et unique album sous son nom, Jungle People. Du mako-zouk, disent les spécialistes : soit du makossa mâtiné de zouk.
Dès son arrivée en France, il s’impose sur la scène afro-parisienne en pleine émulsion. Il fait partie des fameux requins de studios que l’on trouve au studio Johanna. Hilaire était l’incarnation de la discrétion et de l’humilité.
Hilaire Penda a accompagné les plus grands sur la scène musicale Camerounaise, africaine et même internationale. Il a joué dans plusieurs classiques de la musique Camerounaise et africaine. Il a participé à l’enregistrement d’une bonne centaine de disques pour plusieurs artistes. En effet, il a accompagné ses compatriotes André-Marie Tala, Petit Pays, le groupe ESA, Samson Chaud gars, Charlotte Mbango, Claude Ndam et bien d’autres, le Sénégalais Thione Seck, les Maliens Salif Keita et Kassé Mady Diabaté, le Burkinabè Amadou Ballaké, les Congolais Bumba Massa et Tshala Muana, John Laughlin, John McLaughlin, Bootsy Collins, Squeeze, Susheela Raman. Son premier fait d’armes majeur en tant que requin de studio, c’est l’album A Paris du Guinéen Mory Kanté, en 1984, et la première version du tube à succès Yeke Yeke.
Dans les années 90, il se rend à Londres où il part poursuivre sa quête artistique. D’après Télérama, « C’est après ses années pop-rock à Londres, passées à tourner avec l’Afro-Celt Sound System, Susheela Raman ou Squeeze, qu’Hilaire Penda avait créé l’association Rares Talents, s’imposant en région parisienne comme un « connecteur » avec ses Warmup Shows : des jams, qu’il organisait une fois par mois dans des cafés concerts comme l’Alimentation générale, en partageant la scène avec des musiciens de toutes les générations. Fatoumata Diawara et Gasandji, entre autres, y avaient fait leurs débuts. »
En effet, il revient en France en 2006 avec plusieurs projets dans ses bagages. Il veut servir de connecteur, mettre son expérience et son carnet d’adresses de musiciens éclectiques au service des jeunes artistes. Le festival Rares Talents voit le jour en 2012 ; il veut que ce festival soit « un laboratoire de création et passeur culturel », « né de la volonté de mêler les univers musicaux et les générations d’artistes ».
Hilaire Penda était aussi président du Centre des cultures d’Afrique. Le projet avait été présenté officiellement en 2015 à l’Assemblée Nationale sous le regard approbateur de Christiane Taubira (alors ministre de la justice).
Il a été emporté par le cancer à 58 ans en novembre 2018. Il laisse néanmoins un héritable immense ; notamment le festival Rares talents.
Sa mort est passée presque inaperçue dans son pays natal, nous doutons même qu’elle ait été annoncée au cours d’un journal. Cependant, ailleurs il a été reconnu et honoré à sa juste valeur. Un square à montreuil a été renommé « Square Hilaire Hega Penda » ce samedi 14 Septembre.
Plusieurs grands médias et la presse française ont annoncé sa mort et lui ont rendu un hommage appuyé. Plusieurs soirées et concerts ont été organisés sur la place parisienne pour lui rendre hommage.
« Vous savez que nul n’est prophète en son pays : cherchons notre aventure ailleurs. » Disait Jean de la fontaine
Hilaire Penda à jamais dans nos cœurs !
Donnez-moi le titre d’une chanson où vous reconnaissez Hilaire Penda à la basse
Pour ma part, j’ai beaucoup apprécié sa basse sur « Dikom la moto » de Charlotte Mbango. Il a aussi fait des merveilles sur les chansons teintées Assiko de Samson Chaud gars
« Les icones de la musique Camerounaise ».
Le livre est disponible
Contacts pour l’avoir depuis le Cameroun
Yaoundé : 6 96 83 86 60
Douala : 6 55 51 37 31
Le livre est aussi disponible à la librairie des peuples noirs à Yaoundé, Montée SNI.
Contact pour l’avoir depuis la Diaspora
Mail : leseditionsdumuntu@gmail.com
Le livre est aussi disponible sur Amazon : https://www.amazon.fr/gp/offer-listing/2956287400/ref=tmm_other_meta_binding_collectible_olp_sr?ie=UTF8&condition=collectible&qid&sr&fbclid=IwAR160MjeUN_iqfAU_ZZVBSBDV7RIXrhlQwRB-OBQmHCEnZeIRvl6y4a9KTM
Arol KETCH – 15.09.2019
Hilaire Penda : « Nul n’est prophète en son pays »
Facebook Comments Box