Rendons hommage à nos icônes de leur vivant !
Annie Denise Anzouer Wougly Massaga est une chanteuse camerounaise. Elle est assurément l’une des plus belles voix de la musique camerounaise. Elle s’est fait connaître au sein du groupe “Golden sound ( Zangalewa)”.
Annie Anzouer est née le 15 mai 1967 à la maternité principale de Lolodorf.
Lydie, sa mère l’ayant eu très jeune, on décide d’envoyer la petite Annie chez son grand père à Eséka afin de permettre à sa maman de continuer ses études.
Son grand-père Alphonse Wougly Massaga était alors sous-préfet à Eséka. Elle grandit donc bercée par l’amour de ses trois grand-mères ( les épouses de son grand-père). Elle apprend à chanter les louanges chaque matin aux côtés de sa grand-mère ( la mère de sa mère). Son grand-père adorait l’entendre chanter.
C’est dans cette localité qu’elle va à l’école et fait ses premiers pas dans la musique. Lors d’une visite du couple présidentiel (Ahidjo) de l’époque, la petite Annie est désignée pour chanter et remettre une gerbe de fleurs à la première dame. Elle va chanter pour la première fois devant un public. La première dame Germaine Ahidjo sera totalement marquée par sa vaillance à tel point qu’elle va lui remettre un peu d’argent ( un billet de 5 000 Franc CFA).
Une dizaine d’années plus tard, en 1975 , Annie Anzouer quitte Eséka pour Yaoundé.
Annie Anzouer tombe enceinte alors qu’elle a seulement 16 ans. Son copain de l’époque avait à peine 17 ans. Une situation difficile.
Très courageuse, Annie va mener sa maternité à terme. 3 ans plus tard, elle retombe enceinte et accouche d’un deuxième garçon. Partagée entre sa passion musicale, sa vie de mère célibataire, elle décide de mettre fin à ses études alors qu’elle est en 4 ième année de sécrétariat de direction.
Pour l’encourager dans sa passion musicale, un oncle va lui offrir une guitare.
En 1982, elle participe à un crochet radiophonique à Radio Cameroun et remporte le premier prix : 50 000 Franc CFA.
Un jour, alors qu’elle se baladait à Yaoundé dans les rues de la cité verte en chantant du Mireille Mathieu, un certain Roger Owona l’entendit. Séduit par sa voix, il viendra à sa rencontre pour la complimenter pour sa belle voix et lui faire savoir qu’il est guitariste au sein de l’orchestre universitaire. Il va solliciter Annie Anzouer afin qu’elle vienne répéter avec l’orchestre universitaire. Il va emmener Annie Anzouer chez lui où il va prendre sa guitare et jouer une chanson de Pierre Akendengué et va demander à Annie Anzouer de chanter.
Voilà comment au détour de cette rencontre, Annie Anzouer s’est retrouvée à participer à un concert organisé dans l’Amphi 700 de l’université de Yaoundé. Le public conquis va ovationner la pépite et la réclamer.
Elle fait aussi la rencontre de Serge Mebenga ( saxophoniste à l’orchestre de la CRTV à l’époque) qui va la conseiller de faire un casting pour chanter avec Georges Seba.
En 1987, elle remporte ce casting qui lui donne l’opportunité d’accompagner en tournée, comme choriste, Georges Seba alors grande figure de la musique camerounaise.
C’était en effet, l’orchestre de la garde présidentielle qui accompagnait Georges SEBA à cette occasion. C’est cet orchestre qui va constituer l’ossature des Golden sounds.
C’est grâce à Georges SEBA qu’Annie Anzouer intègre les “Golden Sounds”.
Le public camerounais découvre alors cette voix remarquable.
Annie Anzouer raconte qu’au moment où ils entrent en studio pour la chanson « maladie difficile à soigner », elle est dans les loges à la CRTV. Claude Tchemeni qui était le producteur des “Golden Sounds” à l’époque arrive en studio et entend la voix d’Annie Anzouer en train de chanter.
Subjugué par cette voix, Claude Tchemeni ( cloclo) va attendre que la belle annie sorte de la cabine de chant, il va aller à sa rencontre et lui offre 3 billets de 1000 franc CFA en prenant soin de la complimenter pour sa voix : “ vous avez une voix terrible! ». C’était ça son cachet pour l’album “maladie difficile à soigner” .
Elle était la seule fille du groupe. Une belle aventure qui va durer un peu plus de 6 ans.
En 1993, Annie Anzouer quitte le groupe pour mener une carrière solo après un mal-être né d’ une tournée au Togo . En effet après cette tournée, elle décide de quitter le groupe suite aux évènements qui s’étaient passés sur place. Des événements qui l’ont traumatisée.
Elle va donc décider de s’éloigner du groupe et va quitter la ville de Yaoundé pour s’installer à Douala.
Dans la foulée, elle sort l’album “variations” qui confirme son immense talent. Le titre “Mussoloki” qui est une reprise d’une chanson d’Ekambi Brillant est un succès total.
Elle est assez productive puisqu’elle va enchaîner des albums respectivement en 1997, 1998, 1999, 2005, 2009, 2010, 2014.
On lui doit plusieurs autres titres à succès : “Kanda Na Me”, “Mensonges de ménage”, “ mon héros”, “oublie mon passé”, “femme avec toi”, « J’ai pleuré”, “Souviens toi”…
Annie Anzouer se démarque surtout par sa voix. Une voix unique; l’une des plus belles voix d’Afrique; une voix qui transmet des émotions particulières. Une voix qui résiste au temps.
Elle évolue aisément sur plusieurs registres : Bikutsi, Makossa, Jazz etc.
Annie Anzouer a aussi œuvré comme promotrice musicale. Elle a été gérante d’un cabaret de Douala. Entre 2002 et 2004, Annie Anzouer exerce comme promotrice culturelle et directrice artistique à Douala, dans le Cabaret Music Hall « La Pêche ».
En 2009, elle apparaît dans une série de représentations comme membre d’une comédie musicale en France, elle met en musique des textes de Léopold Sédar Senghor et Arthur Rimbaud.
Elle a été reçue en grande pompe par plusieurs chefs d’Etat: Teodoro Obiang Nguema Mbasogo en Guinée Equatoriale à plusieurs reprises; Kenneth Kaunda en Zambie. Celui-ci va lui dire “ You sings like myriam Makeba”. Une véritable consécration pour Annie Anzouer qui a toujours eu Myriam Makeba pour modèle.
Cordon bleu, elle a ouvert le restaurant dénommé « Anzouer Village » à Douala.
Elle fera la connaissance de son père biologique très tardivement en 2010 alors qu’elle est âgée de 43 ans.
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Son portrait détaillé dans le livre « les icônes de la musique Camerounaise »
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Arol KETCH
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