10/05/2013 – 10/05/2020 : il y a 7 ans Moïse Bangteke nous quittait
Il fut un temps au Cameroun où nous eûmes de vrais journalistes prêts à valoriser la culture et la musique Camerounaise sans rien attendre en retour, parmi ceux-ci on peut citer Moise Bangtéké; un homme pluriel qui a joué un rôle déterminant dans l’éclosion des carrières de plusieurs artistes camerounais. Au micro de la FM 105, il faisait la promotion des artistes talentueux et prometteurs sans rien attendre en retour; son credo c’était la valorisation du talent et par ricochet de la culture Camerounaise.
Il a mis en lumière plusieurs artistes parmi lesquels Bendji Matéké ou encore Davis Mambo. Ce n’est pas pour rien que Benji Matéké commence son tube à succès « Rosy Muna » par la phrase suivante : » Il y a du soleil sur les ondes, n’est-ce pas Bendji Maétéké ». En effet, Bendji Matéké a à peine 18 ans et est encore lycéen lorsque paraît son fameux titre « Fifion Ribanna »; très peu de personnes vont miser sur lui à la sortie de ce titre. A la sortie de « Fifion Ribanna », Moise Bangtéké soucieux de valoriser les talents fera tout pour faire de cette chanson un véritable succès. Pari réussi, qui n’a pas dansé sur « Fifion ! Fifion! mauvais sorcier Fifion ».
Davis Mambo est certainement l’un des artistes qui a le mieux rendu hommage à Moise Bangtéké, dans son titre à succès « femme sponsorisée », il consacre plusieurs secondes à Moise Bangtéké à travers le retentissant : » Eba Eh bangtéké et Ba! ». Dans le clip vidéo, on aperçoit le grand Moise Bangtéké en plein exercice dans son studio de la Suelaba FM 105.
« Nyanga Boy » est le premier animateur à diffuser la chanson Zangalewa du
groupe golden sound sur les antennes de media laquelle chanson sera
reprise des années plus tard par Shakira; c’est pour vous dire que
l’homme avait du flair.
Inutile de spécifier ici le rôle que Moise Bangtéké a joué auprès de son épouse, l’artiste Nadia Ewandé.
Plusieurs journalistes culturels au Cameroun ont contribué a révélé des
vedettes de la musique Camerounaise. On peut par exemple citer : Saint
Lazare Amougou journaliste à la CRTV Radio, Roger Owona ,journaliste à
Cameroontribune, Jean Marie Ahanda, journaliste à Cameroontribune.
En réalité, à l’heure de la domination du Makossa, Nkodo Sitony a connu
le succès au point de remporter pendant 2 ans le titre de chanson de
l’année grâce à Saint Lazare Amougou et Roger Owona. Pour la petite
histoire, c’est ce même Saint Lazare Amougou qui repère Moise Bangtéké
alors qu’il est employé au ministère de la fonction publique.
Nous devons le groupe les têtes brûlées au journaliste Jean Marie
Ahanda. Il a pensé un projet culturel dirigé vers la musique
traditionnelle dans le but de l’internationaliser.
Les bons journalistes culturels de nos jours, sont rares au Cameroun.
On a plus affaire avec des gombistes, de véritables mercenaires qui ne
feront une promotion que s’ils sont payés en monnaie sonnantes et
trébuchantes, billets de banque ou même en nature. Ils s’en foutent du
talent ou même de la valorisation de la culture. Leur souci premier
c’est de se remplir le ventre et les poches. Ils feront même la
promotion des artistes médiocres pourvu qu’ils soient rémunérés par
ceux-ci.
Dans cet océan de cancres, il y a quand même quelques exceptions qui se démarquent et font bien leur travail.
Moise Bangtéké était surtout un formateur, un travailleur, un modèle pour les jeunes journalistes et animateurs. Dès 1991, il produisait déjà l’émission » volcan hit parade » sur la FM 94 à Yaoundé animée par saint Lazare Amougou. En 1993, Cap sur Douala le « Nyanga Boy » présente » soleil sur les ondes » avec Solange Aicha. Cet homme pluriel a été aussi journaliste sportif, président du club de football olympic fc, président départementale de karaté pour le Nkam, administrateur à la SOCAM, promoteur du cabaret « la belle époque », promoteur du concours « miss mama kilo ».
Il a cassé son micro précipitamment le vendredi 10 mai 2013 suite à un malaise lors d’un jogging matinal.
Son fils Boris est en train d’assurer la relève; le digne fils de son père.
Source : Pris chez Arol KETCH