Jean Clément MBONGUE est une icône de la musique camerounaise qui a considérablement marqué l’âge d’or du Makossa. Jean Clément MBONGUE né en 1950 à Dizangué. Il est issu d’une famille de 09 enfants dont il était
l’aîné. Après son CEP obtenu à l’école primaire de Dizangué, il fait ses études secondaires au collège technique EYENGUÈ NKONGO où il obtient son CAP. Le malheur, il le connait très tôt puisqu’il perd son père à l’âge de 19 ans. Jean Clément MBONGUE est un excellent sportif ; il se passionne très tôt pour le football, sport dans lequel il excelle. En effet, il a évolué dans plusieurs clubs de football du championnat de première division au Cameroun. Il a fait les beaux jours de Caïman de Douala. Il a aussi fait des passages remarqués dans le tonnerre de Yaoundé et Racing de Bafoussam. Il a même fait partie de l’équipe nationale militaire du Cameroun. C’était à une époque où celle-ci était essentiellement constituée de joueurs de l’équipe nationale du Cameroun. C’est ainsi qu’il prendra part aux éliminatoires d’une coupe du monde militaire aux côtés de Roger Milla avec qui il partage la pointe de l’attaque camerounaise. Dans cette équipe, on note aussi la présence des grands noms tels que Thomas Nkono, Eboué jean Daniel, Théophile Abéga, Mbida Arantes et autres. Il prend notamment part à la rencontre qui oppose le Cameroun au Congo, au stade omnisports de
Yaoundé. Quelques temps après il intègre l’armée de l’air en tant que militaire. Personnage polyvalent, pluridisciplinaire et multi casquette, Jean Clément Mbongué était surtout connu sous sa casquette de musicien de génie. Son instrument de prédilection était la guitare. Ne disait-il pas que « la musique est plus difficile que le métier des armes » ? Quoique difficile, la musique il l’a pratiqué avec professionnalisme et perfection. Il laisse de
nombreux tubes d’anthologie à la postérité. « Agui » paru en 1980 a connu un succès phénoménal. Il obtient un disque d’or en 1982 avec ce titre. « Agui» parle de l’amour. Il chante pour sa compagne qui lui a brisé le cœur. Il dit littéralement à celle-ci : « Si tu veux partir, pars ! ». Dans le titre Leta la
Mama, il parle de sa mère. C’est une lettre adressée à sa maman. L’homme nous laisse des titres d’anthologie : Tilea MBA, Nje mo Bolè Ndolasu, Nja nu bi, Son timba, leta la mama, Kwed’a Madiba, Whonlak Me, Na taka o longue etc. Il a fait plusieurs collaborations et a partagé les scènes avec les grands artistes tels que : Marcel Tjahe, Jacky Doumbé, Mama Nguéa, Papillon, Sergeo Polo, Belka Tobis et bien d’autres. Militaire, il a pris sa retraite avec le grade de sergent-chef. Il a travaillé à la garde présidentielle pendant plusieurs années. Il a été membre de l’orchestre de la garde présidentielle. Il laisse plusieurs Albums et une vingtaine de titres. Il est mort le 12 novembre à l’âge de 69 ans après avoir subi un léger malaise. Ceux qui l’ont connu garde de lui d’un homme courtois, discret, jovial, attentionné.
Par Arol KETCH