Pour une unité administrative traditionnelle africaine antique, toute une histoire, celle des tikars du Cameroun
La chefferie supérieure Bafut est située à une trentaine de minutes à vol d’oiseau de Bamenda, la capitale régionale du Nord-ouest. Son architecture à la fois traditionnelle et moderne associée à ses motifs, valu son érection au rang de patrimoine commun de l’humanité par l’Unesco en 2003. Bafut compte 16 338 habitants sur 17 812 km2. L’architecture de la chefferie Bafut comporte une cinquantaine de bâtiments, construits en briques, les toitures en tuiles pour la plupart.
Au centre de la 3ème défense, une église des ancêtres (Achum en langue locale). C’est un lieu d’adoration pour le roi, des reines et membres de la cour royale. Mais, il faut noter que ce culte voué aux ancêtres n’élude pas la pratique d’un culte chrétien. Pour Constance Bankah, reine à la cour royale Bafut « Au-delà des cultures importées de l’Occident celui qui se détache de sa propre culture est perdu. En effet, pour savoir qui on est et où on va, il faut savoir d’où nous venons et par voie de conséquences, savoir qui nous sommes », nous a-t-elle déclarée. Derrière les deux cases personnelles du chef, d’autres deux cases sont vouées aux sociétés sécrètes. Selon la reine, sociétés sécrètes ne veut pas dire mysticisme, dangerosité mais, connaissance des initiés. Selon notre guide « Ces initiations facilitent la compréhension de la vie, apporte des bienfaits comme, traitement naturel des maladies tropicales comme le paludisme, la fièvre jaune, la fièvre typhoïde » a déclaré Constance Mankah. Il existe ensuite les cases de femmes du roi et les dépendances des enfants majeurs de la cour.