Lamastabastani ou le cri de détresse d’un homme qui a perdu l’amour de sa vie.Voici un album de Manu qui est passé presque inaperçu. Mais cet album est à mon sens l’un des albums les plus aboutis de Manu Dibango. Cet album est un recueil de chansons religieuses populaires du Cameroun ( en langues maternelles).
On sent à l’écoute qu’à travers cet album Manu Dibango exprime une situation de vie très difficile qui l’accable et il a besoin pour faire face à celà, de se rapprocher du créateur.
Son épouse COCO qui était malade a été au cœur de cette album. C’est elle qui va même piloter la mise en scène de cet album.Elle va mourir en 1995, année de sortie de sortie de cet album.En écoutant cet album, on perçoit qu’il est en réalité dédié à Coco , l’amour de la vie de Manu Dibango décédée. Dans cet album qui se voulait un recueil de chansons religieuses du Cameroun, Manu Dibango va insérer « l’hymne à l’amour » d’Edith Piaf, nul doute que cet hymne est dédié a Coco. Le titre « Mouna Maria » de cet album est aussi dédié à la belle coco. Celle que MANU appelait son « ange gardien ».
Et le titre de cet album parle de lui même : « Lamastabastani » .
« Lama Sabachthani » est une expression hébraïque que l’on retrouve dans la Bible. Jesus la prononce lorsqu’il est sur la croix en train d’expier. Elle veut dire littéralement : » Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »On note dans cet album, la participation de la chorale de Sarcelles dirigée par Georges Seba notamment dans le très envoûtant titre » Nsi Sim Nti ». Ce titre est une reprise de l’abbé Pie Claude Ngoumou l’un des camerounais qui avec l’abbé Pierre Lucien Betené ont révolutionné la chanson religieuse au Cameroun.
Les paroles de l’hymne à l’amour d’Édith Piaf que Manu Dibango dédie ici à Coco son amour disent notamment : »Le ciel bleu sur nous peut s’effondrerEt la terre peut bien s’écroulerPeu m’importe si tu m’aimesJe me fous du monde entierTant que l’amour inond’ra mes matinsTant que mon corps frémira sous tes mainsPeu m’importent les problèmesMon amour, puisque tu m’aimes…
« A chaque fois qu’on évoquait cet album avec Manu Dibango, ses lunettes noires se remplissaient de larmes. Sans doute pensait-il à Coco.
Dans cet album, je vous suggère le puissant titre éponyme « Lamastabastani » encore connu sous le titre « Éli » (Psaume 22)
Arol KETCH – 04.04.2020
Fourmi Magnan égarée