Musique et engagement au Cameroun

Ces icônes de la musique camerounaise engagés

Les icônes de la musique camerounaise nous ont montré qu’on peut faire de la bonne musique en transmettant des messages. Ils ont montré qu’on peut être artiste et engagé. Ils sont recevables à vie.

Voici une petite liste non exhaustive d’icônes de la musique camerounaise qui ont fait preuve d’engagement.

BEN DECCA

Au début des années 1990 (années de braise au Cameroun), Ben Decca se rend au tribunal pour assister au procès de Célestin Monga et Pius Njawè (lettre ouverte de célestin MONGA au président de la république). Ben Decca est arrêté, conduit à la GMI et enfermé en cellule. Juste après cet évènement, il sort l’album Espoir qui contient le titre GMI (Gros moyen d’intimidation) pour protester contre ces arrestations arbitraires.

 

LAPIRO DE MBANGA

Lapiro a consacré sa carrière musicale à lutter contre les injustices et à dénoncer les travers de la société. « Je suis un contestataire. J’informe, je dénonce, je crie. Je tire les sonnettes d’alarme. Je suis issu d’un continent pillé, qui se meurt et sans avenir. Comment pourrais-je me contenter de faire seulement danser les gens, sans leur rappeler leurs responsabilités, sans leur dire qu’il y a un combat à mener pour sortir de la misère. Je me sentirais vraiment mal à l’aise à chanter la gaieté, l’amour, la légèreté. Dans mon pays, la réalité n’a rien à voir avec tout cela. » martelait celui qu’on surnommait Ndinga Man. Lapiro s’est révélé comme leader de la contestation au moment des opérations dites « villes mortes ». En avril 2008, il est arrêté et incarcéré pour son rôle supposé dans les émeutes de février 2008 contre le projet de modification de la constitution initié par Paul Biya visant à supprimer le verrou de la limitation des mandats et se présenter à l’élection présidentielle de 2011. Sa chanson constitution constipée composée pour dénoncer le projet de modification de la constitution est interdite.

Clément DJIMOGNE alias Mystic Djim

Mystic Djim de son vrai nom Clément Djimogne est un personnage atypique, un artiste complet et pluriel qui a marqué considérablement de son empreinte l’univers musical Camerounais. Il a notamment largement contribué à la popularisation du Bikutsi. Au-delà du rôle fondamental qu’il a joué pour asseoir la notoriété du Bikutsi, Mystic Djim est un précurseur du Reggae au Cameroun. Fire Largeau est un album d’inspiration Reggae. Dans ses chansons, il dénonce la guerre, prône la paix et l’amour, affiche son soutien aux pauvres qui ont faim, appelle aux Etats-Unis d’Afrique. Son voyage en Afrique de l’Ouest a forgé et développé sa conscience panafricaine. L’Afrique est toujours présente dans ses chansons Reggae.

Francis Bebey

Francis Bebey a ainsi critiqué le système en place à travers sa chanson  » Idiba « .  » Il disait que le ciel est calme mais que celui qui a la direction des affaires n’est pas à la hauteur « . Classé dans le rayon des grands succès de la musique camerounaise,  » Idiba  » a été reprise par plusieurs artistes dont Manu Dibango.

 

Anne -Marie Nzié

En 1984, Anne-Marie Nzié relance sa carrière avec la chanson Liberté de l’album éponyme produit chez Ebobolo Fia Production / Safari Ambiance et arrangé par Eko Roosevelt. La chanson Liberté qui parle de la liberté au Cameroun et des noirs en général, connaît un grand succès au point où des hommes politiques tentent de la récupérer pour leurs meetings. Au cours de la campagne électorale pour l’élection présidentielle de 1992, elle interdit devant les caméras de la télévision nationale (CRTV), l’usage de sa chanson liberté dans les meetings du Social Democratic Front (SDF) principal parti de l’opposition.

Jean Bikoko Aladin

Connu comme étant l’un des précurseurs de l’Assiko au Cameroun, Jean Bikoko Aladin a été l’auteur d’une chanson écrite à la fin des années 1960 et reprise en 1986.  » Les phrases : Hi ki djam li gwé ngen, yag ba haoussa ba gwé ngen », s’adressaient à Ahidjo. Il lui disait à mots voilés qu’il partira un jour du pouvoir. Que chaque chose dure un temps. » Sous-entendu, Ahmadou Ahidjo, premier président de la République du Cameroun, était un dirigeant illégitime et inefficace aux yeux de Bikoko. Il n’hésita d’ailleurs pas à rééditer la prophétie avec Paul Biya dans sa reprise.  » Il ne faut donc pas confondre la citation du groupe régional avec la personne au pouvoir qui est finalement désignée « .

Eboa Lotin

Avec Francis Bebey, Eboa Lotin fut l’un des artistes les plus interprétés et sollicités du monde musical africain. Il faisait même l’unanimité auprès des chefs d’Etats africains : Marien Ngouabi au Congo Brazzaville, Mobutu Sese Seko au Congo Kinshasa, Omar Bongo au Gabon, Empereur Bokassa 1er en République Centrafricaine, Amadou Ahidjo au Cameroun. Philosophe, il abordait avec beaucoup de tact des faits sociaux, sociétaux et politiques. Dans son titre, Buna Ba Kwedi ; il parle de ces hommes d’Etat avides qui ne peuvent s’empêcher malgré leur richesse de voler et piller les caisses de l’Etat. Il leur rappelle que le jour ne leur mort, ils n’emporteront rien.

Prince Eyango

En 1988, dans son titre à succès Patou, Prince Eyango dénonce le service public. Il évoque les malheurs des usagers des services publiques, il évoque les problèmes du Cameroun : le tribalisme, la corruption.

 

 

 

Paul MALAP

Grande vedette des années 60-67 et généralement accompagné par le Super Echo National de Kribi, Malap Paul fut membre de l’orchestre national et auteur de plusieurs titres à succès comme Cameroon mon pays. Ce fut l’une des toutes premières chansons patriotiques chantées pour exprimer le patriotisme. Plusieurs versions abondent au sujet de sa fin tragique. D’aucuns disent qu’il serait mort noyé dans un naufrage alors qu’il tentait de se rendre au Nigeria ; d’autres disent qu’il serait mort abandonné à lui-même à Kribi.

Des années plus tard, Elvis Kemayo lui a emboité le pas en composant le titre « ô Cameroun, berceau de mon enfance » ; véritable ode nationale.

 

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Source : Arol Ketchiemen, les icônes de la musique camerounaise

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