Le groupe RHUM-TAH est un groupe mythique qui a marqué le quotidien de nombreux camerounais au début des années 90. Il était composé d’Ahri Yell, Guy Bolivar, Laya, Linda, Nadiya. Le groupe a disparu de la scène musicale au milieu des années 90; Mais que sont-ils devenus ?
Nous sommes allés à la rencontre d’Ahri Yell, l’aînée du groupe; elle a accepté de se confier à nous.
Mariée et mère de 3 magnifiques enfants, Ahri Yell vit en France depuis 2003. Ahri Yell est la fille de NKEMBE PESAUK Roger le producteur et fondateur du groupe RHUM – TAH. Musicien de génie, NKEMBE PESAUK a été le leader du YUM ( Yaoundé University Music), l’orchestre de référence à cette époque de l’université de Yaoundé 1.
Lorsque Ahri est née, ses parents attendaient impatiemment qu’elle pousse son premier “cri” pour pouvoir entendre sa voix. Et l’ayant entendu pour la première fois, son père trouva cette voix tellement belle qu’il décida d’appeler sa fille AHRI qui veut dire GRAND et YELL qui signifie CRI; il expliqua à son épouse qui était surprise de ce choix : “ Parce que ce sera une très grande chanteuse”. 7 années plus tard, ses années d’études en environnement terminées aux Etats-Unis, NKEMBE PESAUK revient au Cameroun et crée le groupe Groupe RHUM-TAH, pour permettre à sa fille au “ grand cri” d’apprendre à chanter, avec sa sœur Laya qui elle aussi a une très belle voix . Il voulait aussi que ses filles ne se sentent pas seules. Il a eu l’idée faire un casting autour de lui parmi les enfants de ses amis et quelques membres de la famille dont son neveu Djoya Guy Bolivar. Le groupe était constitué de 7 membres au départ mais au final, il n’ y a que 5 qui ont été retenus.Voilà comment le groupe RHUM-TAH est né. Voici l’histoire de la naissance de groupe mythique telle que nous l’a racontée Ahri Yell.
Le groupe a arrêté de se produire lorsque, le producteur du groupe NKEMBE PESAUK Roger a souhaité changer de registre et faire de la musique dite « Chrétienne »,ce qui correspondait à ses nouvelles convictions. C’était dans les années 1994. C’est tombé au moment où Ahri ayant son Bac en poche, a continué son cursus scolaire à l’université de Yaoundé 1 en Arts du spectacle. A l’issu de ses études, elle a travaillé à Douala dans le domaine de la communication chez MTN. Quelques années après elle est venue s’installer en France. En effet, chacun des membres du groupe tenait vraiment à faire de bonnes études au vu du contexte socio-culturel dans lequel hélas les artistes camerounais évoluent ( problèmes de droits d’auteur, piraterie etc.).
Elle a continué avec la musique à son arrivée en France. Elle a notamment étudié pendant 2 ans dans une école de musique car elle souhaitait apprendre le chant Lyrique; puis elle a fait partie de l’ensemble vocal du conservatoire de Clermont-Ferrand et suite à cela, elle s’est mise mise à son compte comme chanteuse Animateur culturel indépendant. Elle donne des concerts et participe à divers spectacles en France. Elle travaille actuellement sur un album.
Éclectique et ouverte sur le monde, elle écoute toutes sortes de musique et ça depuis sa plus petite enfance, c’est ce qui lui a d’ailleurs permis de très facilement aborder et explorer le paysage musical français depuis son installation dans ce pays et de pouvoir offrir à son public un répertoire varié et riche. En effet, elle est très à l’aise autant dans le chant Lyrique, que dans les musiques actuelles, sans oublier la chanson camerounaise. Elle passe facilement d’un registre à un autre; ce qui lui permet de participer à des projets très variés, car elle a la chance d’avoir une voix qui le lui permet.
En ce moment, elle écoute comme depuis son enfance toutes les musiques actuelles venant d’un peu partout, mais surtout la musique camerounaise des années 70-90. Selon elle, le Cameroun a un patrimoine musicale inépuisable. L’expérience RHUM-TAH, l’a beaucoup façonnée et elle peut dorénavant se lancer à la conquête du monde. Avec l’expérience RHUM-TAH, elle dit avoir eu un parcours tellement atypique qu’elle n’a jamais eu le sentiment que la France pouvait constitué un obstacle pour elle. Sa grande peur après l’expérience RHUM-TAH a plutôt été de savoir avec qui elle pouvait travailler pour faire plus encore que RHUM-TAH, et vu le contexte à l’époque, elle ne voyait pas qui pouvait faire mieux que son père et elle ne voulait pas non plus décevoir celui-ci. C’est pourquoi, elle a pris le temps d’apprendre et de travailler plus, en faisant du chant Lyrique , ce qui lui a permis d’explorer et de se découvrir d’autres possibilités qu’elle ne soupçonnait même pas. En effet, la voix évolue et et c’est une redécouverte de chaque instant. Suite à tout ceci, elle a eu le choix de faire une belle carrière Classique mais ce n’est pas comme cela qu’elle se voyait; car pour elle, c’était plutôt un moyen intéressant de découvrir les différentes possibilités que lui offre sa voix, étudier les différents modes mélodiques dans ce domaine et se perfectionner( elle est Mezzo-soprano). Les choses se sont faites très naturellement par la suite parce que des personnes qui avaient eu l’occasion de l’écouter dans ce cadre là et aussi dans divers autres, lui ont proposé de participer des projets aussi différents les uns des autres tant en variété qu’en classique et c’est au vu de cela qu’elle a finalement fait le choix de devenir animateur culturel indépendant; c’était une évidence, au vu de ses possibilités vocales. Elle ne voulait pas appartenir à une catégorie particulière car ce n’est pas la vision qu’elle a de la musique.
Ahri Yell n’a jamais oublié que c’est le public camerounais a fait d’eux ce qu’ils sont. Et pour elle, c’est cette musique qu’elle doit défendre principalement car elle se sent tellement redevable au public camerounais.
Mais on ne parle que de vous et les autres que sont ils devenus